#3 Diabologum

le Remix ,

diabologumL’an dernier était enfin réédité l’album #3 de Diabologum, un disque qui a marqué ceux qui l’ont écouté à sa sortie en 1996, ou découvert depuis. C’est donc le troisième opus du groupe, les deux premiers sont restés confidentiels. Le groupe, formé en 1993, s’est séparé en 1998, sans n’en sortir d’autres (mise à part une poignée de singles). Nous tenons là l’album emblématique d’un groupe éphémère.

Diabologum, c’est un quartet toulousain mené par deux génies underground comme le monde de la musique en génère parfois, Michel Cloup et Arnaud Michniak. Entre grunge finissant et trip-hop naissant, le groupe sut, un peu par surprise, imposer un son rock noisy et expérimental. Son originalité  a été d’y associer un chanté-parlé assez novateur pour l’époque, pour y déclamer des textes à la fois poétiques et engagés. On ne parlait pas encore de spoken word, mais le rap français, en plein âge d’or, a certainement influencé nos rockers.

Cela donne un disque « incendiaire » (reprenons le mot des Inrocks), fait de collages, de sons triturés, de voix emportées. C’est une alchimie détonante entre texte et musique, qui culmine sur le morceau « La Maman et la putain ». Là, reprenant le monologue de Françoise Lebrun dans le film éponyme (un moment poignant déjà), Diabologum plaque si bien sa musique qu’il est difficile de ne pas frissonner.

Après la séparation du groupe, Cloup et Michniak ont travaillé dans d’autres groupes (Expérience ou B.I.M. pour Cloup, Programme pour Michniak), ou en solo. Ils n’ont pas perdu leurs côtés expérimentaux ni intéressants. Le groupe s’est reformé une seule fois pour un festival en 2011, avec comme invitée exceptionnelle, Françoise Lebrun récitant à nouveau son texte. Parmi les héritiers de Diabologum, on pense bien sûr à cet autre phénomène qu’a été récemment Fauve. Certains feront la moue (Cloup en tête) et préfèrerons évoquer l’indie rap français (Rocé, Zone Libre…).

Deux dernières petites informations sur cet album. Il faut noter pour l’anecdote (ou pas), qu’il a été enregistré au Black Box Studio à Angers. Enfin cette réédition regroupe sur un deuxième CD certains singles, participations et autres trésors cachés postérieurs à la sortie de #3, qui ne sont pas non plus à négliger.

 

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