Il a pris pour nom de scène le nom du centre commercial auprès duquel il a grandi à Minneapolis. Sean Tillman, américain, blanc, dégarni, ventripotent, chanteur hors-pair, un peu chippendale sur les bords, (re)devient Har Mar Superstar dès qu’il s’agit de musique et réinvente son personnage à chaque disque.
« Best Ever Summer » est un vrai bain de jouvence. Autant son précédent album « Bye Bye 17 » est un fabuleux disque de soul rétro autant avec celui ci, Har Mar redonnent aux mélodies synthétiques des 80’s leurs lettres de noblesse. Si tant est que cela soit possible. Mais le chanteur est doué et malin. On en reviendrait presque à regretter ces sons si décriés à l’époque et à se laisser aller à une mélancolie certaine.
Dès le premier titre, on sait où on met les oreilles. Synthés, boîtes à rythmes, voix à la Freddy Mercury. Et pourtant, « I hope » est une reprise d’un titre de Bobby Charles* créé en 1961. La jolie ballade prend alors un sacré coup de jeune. Le titre suivant, « Youth without love », confirme la tendance. La chanson est signée Julian Casablancas. Har Mar Superstar est sur le label du chanteur des Strokes. Ceci explique cela. N’empêche que le titre, avec son gimmick synthétique, tient la route. Et le meilleur est à venir : « It was only dancing ». Mon dieu ! Ce titre aurait figuré en bonne place sur une bonne vieille compil certifiée 80’s. Jeanne Mas, sort de ce corps ! L’exercice de style qui aurait pu sembler vain est, ici, réussi (et quel clip !). D’autant que sur les titres suivants, le chanteur se met en danger avec deux titres voix /guitares. Mais Har Mar est de la trempe de ceux à qui rien ne fait peur et quand déboule le 9ème titre, on ne sait plus si l’on a changé de disque. Ce « Famous Last Words » est un rock garage (avec des impressions d’amplis court-circuités du plus bel effet) comme seuls les Sonics en faisait.
Et on ferme la marche par où on l’avait commencé, une chouette ballade un peu mélancolique.
Mission réussi pour le crooner de Minneapolis : les années 80 sont réhabilitées.
Replay, please ….
*aussi créateur du « See you later alligator » , gros succès de Bill Haley