Avec son précédent disque (« I remember when » – 2013), la chanteuse canadienne Kellylee Evans nous avait gratifiés d’une excellente et étonnante galette. En effet, il fallait avoir un certain culot et une grosse confiance en soi je trouve pour trousser des reprises jazzy de titres qui à la base ne le sont pas du tout. Le tubesque « Alors on danse » de Stromae tout frais sorti des ondes et des playlists, le méga hit « Désolé » de Sexion d’Assaut qui lui donnait toute sa dimension humaine, le « Lose Yourself » d’Eminem et bien d’autres, interprétés par une chanteuse jazz plutôt consensuelle, était une prouesse audacieuse. Le jazzman et pianiste Eric Legnini lui avait alors donné un sérieux coup de main.
On retrouve cette collaboration sur leur nouveau disque mais au vu du nombre important de musiciens crédités également pour leur participation à l’enregistrement on se dit que la chanteuse et son producteur ont souhaité passer à la vitesse supérieure. En effet, à grand renfort de cuivres et de cordes le disque prend carrément une orientation soul / pop funky dans l’air du temps. Et cette fois ci, aucune reprise. Kellylee Evans signe tous les titres et s’impose comme auteur principal d’un disque qui peut sembler tiède face à ceux d’une Sharon Jones électrique mais qui révèle toute sa subtilité au fil des écoutes.