Tauliers de la maison pysché qu’ils tiennent depuis 2004, The Black Angels en sont à leur cinquième production. Plus en verve que sur le précédent Indigo Meadow (2013), ils retrouvent la noirceur d’une musique hypnotique qui entraîne l’auditeur dans une danse sabbatique de bon aloi. Les compositions au long cours s’habillent comme à leur accoutumé de tissus finement tressés par des guitares distordues par de multiples effets et d’une batterie lourde comme le plomb. Semblant dominer ces vagues d’électricité ou s’y noyer dedans, la voix claire de Jake Garcia prend des atours distancés et flegmatiques. Avec une obstination et une pesanteur enveloppante, le groupe avance le long de onze titres qui proposent une variété de climats tout en restant dans un registre opiacé.