Lisa-Kaindé et Naomi Diaz sont jumelles (qui se traduit par « ibeyi » dans la langue yoruba, comme l’auront noté ceux qui le parlent couramment). Elles sont d’origine cubaine mais ont grandi en France, où elles ont été formées au conservatoire. Leur père n’est pas un total inconnu puisqu’il s’agit d’Anga Diaz, un percussionniste qui a notamment officié auprès des chanteurs du Buena Vista Social Club. Tous ces héritages se mélangent superbement dans leur premier album.
Y priment d’abord leurs voix, harmonieuses, envoûtantes, se mêlant elles aussi une à une. Leur musique est également diverse, entre traditionnels afro-cubains, soul et notes électro. Pour accompagner leurs voix, on retrouve juste quelques percussions (héritage paternel ?) et quelques mélodies au piano, offrant un précieux dépouillement. Enfin les textes sont eux aussi multilingues (yoruba, anglais, français…). Cette incroyable fusion tout azimut donne un album on ne peu plus réussi, à la fois léger par le jeux des voix mais grave par les thèmes abordés (la mort de leur père notamment), entraînant par le rythme percutant mais spirituel par l’atmosphère qui s’en dégage.