Key Markets Sleaford Mods

le Chroniques

Sleaford ModsUne malingre ligne de basse, une boite à rythme proche de l’asphyxie, voilà grosso modo le matériel utilisé par ce duo nommé Sleaford Mods. Et c’est déjà beaucoup pour ces deux chantres du  » do it yourself « .
En revanche, le flow incessant de paroles laisse supposer que les deux compères ont beaucoup de choses à dire et qu’ils ont en stock des textes pour les 10 ans à venir ! Et pour une fois les deux garnements n’ont pas 20 ans mais cumulent à eux deux au moins 80 ans. Ces deux quarantenaires originaire de Nottingham soufflent un vent de politiquement pas très correct sur la pop britannique.
Leur nouvel album, comme les précédents, ne choisit pas entre rap, slam ou punk. Mais c’est une collision entre ces différents genres aux esthétiques pas toujours très éloignées.
Avec les Sleafords Mods on a parfois l’impression d’assister à un meeting trotskiste tant la sécheresse des « arrangements » est rude. Mais est-il besoin de fioritures pour évoquer le quotidien des classes laborieuses dans les East Midlands ? L’ indigence des moyens utilisés ne rend pas forcément service aux stars de la pop music. Ici on ne joue pas unplugged pour faire bien. Tiens ! On peut faire des concerts avec un sampleur, une boite à rythme et surtout des choses à dire ! Et ça marche !
Évidemment l’exercice à ses limites. Écouter d’une seule traite un album des Sleaford peut se révéler lassant. Les cordes mielleuses, les cuivres sexy, le riff de guitare, les harmonies vocales ne viendront … jamais. Reste une belle tchatche qui constitue un chouette exercice auditif pour se familiariser avec la langue de Shakespeare dans sa version cockney.
Dignes successeurs de  Mike Skinner de The Street, Les Sleafords Mods reprennent le flambeaux là le jeune homme de Birmingham l’avait laissé.

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