Tété Portrait et interview

le Remix ,

DSC_1409L’Air de rien, Tété s’est fait une place dans le paysage de la chanson française. Depuis l’an 2000, 6 albums se sont succédé et ont permis de découvrir différentes facettes d’un artiste qui chante en français certes, mais sur des musiques plutôt américaines, blues, folk, rock, soul, funk…. Son parcours commence à Dakar où il naît en 1975. Pourtant c’est dans la province française qu’il va grandir, en l’occurrence Saint-Dizier dans la Haute-Marne après un rapide passage à Bordeaux. Comme beaucoup, il s’adonne de plus en plus passionnément à la musique à partir de l’adolescence puis lors de ces études nancéennes. Comme beaucoup aussi, il monte bientôt à Paris pour vivre pleinement sa vie d’artiste, et débute en jouant dans la rue  ou des petits bars. Le succès grimpe assez rapidement et lui permet de sortir son premier album, L’Air de rien donc, en 2001. Un premier succès renforcé 2 ans plus tard par la sortie de l’album À la faveur de l’automne, et sa chanson éponyme notamment.

 

 

Après le Sacre du lemming en 2006, le chanteur élargit son horizon, en commençant des tournées à l’étranger (Etats-Unis, Japon, Australie…). Il se lance aussi dans l’animation d’émission de télévision, sur le tatouage notamment, une de ses grandes passions. Mais c’est surtout une émission road trip, Tété ou Dédé ?, aux côtés d’André Manoukian qui le marque. Parcourant les Etats-Unis puis l’Afrique et l’Amérique du sud, nos deux amis partent à la rencontre des musiciens locaux. Son goût pour l’ailleurs rejaillit sur l’album suivant Le premier clair de l’aube, enregistré à Portland. Son dernier album Nu là-bas, peut-être plus personnel, mais aussi plus soul, est sorti en 2013. Son prochain est prévu pour la fin de cette année.

 

 

Tété continue cependant de beaucoup tourner. Depuis le début de l’année, outre une série de concert à la salle parisienne La Java, il a rejoint les artistes de l’association 45 Tour qui organise des rencontres musicales dans les bibliothèques. Il était ainsi à la médiathèque Jean Carmet de Mûrs-Erigné, le 19 février dernier, pour une rencontre qui marquait aussi le lancement de ce blog et de l’offre départementale 1D Touch. L’occasion pour deux de nos contributeurs, Thierry et Matthieu de lui poser quelques questions. Ses envies, son parcours, ses découvertes, autant de sujet abordés que vous retrouvez dans l’interview ci-dessous.

 

Thierry : Première question que j’ai pour introduire cette interview : pourquoi ce choix de venir présenter vos nouvelles chansons en acoustique dans les médiathèques ? Est-ce que c’est une envie d’avoir un rapport direct avec le public. Etre sans artifice, sans lumière, sans sono. Est-ce que c’est se mettre tout nu et démarrer comme çà. Pourquoi venir dans ce genre de lieu ?

Tété : La raison pour laquelle j’ai voulu venir dans des médiathèques, il y a plusieurs raisons. Ça tient à là d’où je viens et à là où je vais. C’est-à-dire que moi je viens des bars, des rues, je suis arrivé à Paris, et tout de suite j’ai passé le chapeau. C’est vrai que c’est un rapport qu’est assez unique et avec les gens, et avec ses chansons et avec l’acoustique des lieux. Mais c’est vrai que j’ai vraiment à cœur entre chaque album de retrouver çà. Maintenant là où je vais, prochain album, c’est une sorte de « concept album » , c’est l’histoire d’un homme, il glisse et qui ne sais pas quoi faire de l’époque qu’est la notre, avec tout ce qu’il y a d’enjeux et de rapport au temps, et du coup très vite cela devient une espèce de  huis-clos entre cet homme, sa conscience et l’enfant qu’il était.

Thierry : C’est vous un peu ou pas ?

Tété : Ça pourrait être moi, je crois qu’on est tous confronté à ça, à notre rapport à cette époque où toutes les grilles de lecture changent. Et en parlant de temps, le temps d’attention se réduit considérablement. On est dans une société où tout est très clippé. Le JT est clippé, il n’y a aucun plan de plus de quatre secondes, il faut aller vite, faut être clair, faut être moderne, faut être concis. Et c’est une histoire comme ça qu’on a envie de développé, c’est très compliqué de la développer dans une salle de concert traditionnelle, par ce que dans une salle de concert on a envie là que ça envoie, que ça fasse boum boum… Mais là il m’a semblé que c’était le seul endroit où je pouvais raconter cette histoire là en amont de ma sortie d’album. Après il y a aussi en considération la personne qui organise les concerts. moi j’ai bien envie de faire des tournées, de venir voir les gens. Et lui me dit « Mets toi à ma place, quand l’album va sortir, si tu passes deux fois dans la même ville, ça va être compliqué ». Et c’est là où est arrivée cette idée de médiathèque, on s’est dit qu’est ce qui fait plus sens, que de raconter cette histoire dans un lieu qui est dédié aux livres, et qui est dédié à ça, à l’intrigue, prendre le temps…

Thierry  : Aller dans le fond, revenir un peu au dépouillement

Tété : Bah il y a une certaine démarche de décroissance là-dedans. Effectivement mon métier a beaucoup changé. La réflexion après le dernier album, ça a été un peu on a fini le dernier album on a été dix sur la route, quatre sur scène, une super expérience musicale, une super expérience humaine. Après quand on est aussi nombreux sur la route, on ne peut pas investir toutes les salles. Il faut investir dans des salles plus grandes, sinon dans les petites ça tient pas. Mais quand on va dans une salle plus grande, il faut la remplir, donc il faut faire beaucoup de pub. Tant est si bien qu’on se réveille un jour en se disant en fait « je passe mon temps à faire de la réclame pour remplir des salles de plus en plus grandes, et je joue de moins en moins de musique ». C’est de savoir est ce que t’as envie de ça dans la vie. Je crois qu’il y a un âge où il est agréable de se laisser aller au gré des rencontres et des envies des autres, par ce qu’on ne sait pas vraiment ce qu’on a envie d’être. Ça ouvre des portes. Je pense qu’il y a un âge où on se dit « bien voilà, c’est génial d’avoir à accès à tout ça d’options, mais peut-être que cette partition j’ai envie de l’écrire moi. Du coup la manière dont j’ai fait les choses jusqu’à maintenant, est ce que c’est ça que j’ai envie d’être pour toujours, est ce que c’est ça que j’ai envie d’être six mois, est ce qu’est j’ai envie de me donner la chance d’être autre chose. » Pour cela faut voyager léger. C’est comme quand on par en weekend. Quand on part à dix, c’est génial, on est avec les copains, on est ensemble, on est sur soit, on fait des vannes très fort. On ne fait pas vraiment attention à ce qu’il y a à côté de nous. On a envie de manger les mêmes choses qu’à la maison, même si on est à dix mille kilomètres. Quand on par  seul ou à deux, eh bien c’est là qu’il se passe des accidents, et c’est là qu’on rencontre les gens.

Matthieu : On en revient aux origines de votre carrière. Nous de notre côté, on a souhaité faire une sélection de CD. On s’est dit aussi que ce serait intéressant de mettre dans cette sélection des artistes qui vous ont influencé. En cherchant un peu on a trouvé que vous aviez parlé de Dylan ou de Keziah Jones ou de personnages comme cela. Mais est ce qu’il y en a d’autres qui sont un peu à la base de votre carrière ou qui vous influence encore aujourd’hui ?

Tété : Par période en fait. C’est vrai que j’ai été élevé par une maman qu’était fan de jazz, de Tom Waits et des Beatles. Donc c’est vraiment ça les trois familles  de musique dont je me souviens quand j’étais gamin. D’ailleurs Tom Waits je trouvais ça vraiment imbitable. A cinq, six ans, c’est une musique très particulière, il faut des années pour se dire « en fait cette mélodie est magnifique ». Ça passe peut-être par le fait de reprendre ces musiques là. Mais en tout cas, ça fait partie de ma culture musicale, et ça m’a prédisposé à aimer des sons un peu chaud qui crépitent et la musique nord-américaine. Sortant de là quand je suis tombé effectivement sur Keziah Jones, Dylan, les premiers Kravitz, c’est ça qui a assis mon envie d’écrire des chansons.

Thierry  : Une question qui prolonge celle de Matthieu. Pop, folk, soul, hip-hop, funk, blues… etc., on vous a souvent comparé à Keziah Jones, à Ben Harper… Y ‘a-t-il des univers musicaux qui vous sont étrangers ? Moi j’ai trouvé  en écoutant tous vos disques qu’il y avait vraiment beaucoup d’éclectisme, voilà vous touchez un peu à tout. Est-ce qu’il y a des choses qui vous sont étrangères encore aujourd’hui, des styles musicaux vers lequel vous n’iriez pas ?

Tété : Il y a plein de styles musicaux qui me sont étrangers. Je pense que c’est quelque chose que je ne me serais pas permis de dire avant, par ce qu’autant il faut être ouvert, autant il y a une certaine dictature des fois de la curiosité. Il y a des choses qui ne vous parlent pas en fait, ne vous attrape pas là au ventre. Je me souviens d’une réunion avec des amis, il y a quelques années, une réunion où en fait il y avait beaucoup de programmateurs. Ils parlaient tous des artistes qu’ils programmaient en disant « C’est intéressant ». À la fin, j’ai eu une question « La musique c’est pas supposé être intéressant ». C’est juste moi le mot que je trouvais intéressant, vous voyez ce que je veux dire. Il y a des styles musicaux qu’on peut trouver intéressant, mais il y a des styles musicaux qui vous donne envie de pleurer, qui vous ramène dans ce côté primaire, primal de l’émotion. Ma démarche c’est aussi ça c’est de dire « bah c’est superbe de connaître, d’avoir une vraie culture en musique, en peinture, mais je crois qu’à la base tout ça ce ne sont que des prétextes pour parler de la vie, de nos vies, de la vie des gens. Il y a des gens qui font de la chanson à texte, et moi j’ai envie dire que je fais de la chanson à prétexte, pour aller voir les gens, pour me nourrir à leur contact. Essayer de peindre des portraits de profils qui me touchent sur la route, d’essayer de digérer un peu tout ça. J’ai vu une très jolie citation là dans la médiathèque, je vais paraphraser, qui dit que quelqu’un qui veut élargir son horizon doit lire des livres et après doit se dépêcher de les oublier, enfin de désapprendre en voyageant. Et c’est vraiment ça. Un livre ça ouvre une porte, c’est l’essence de quelque chose. Mais aucune chose sur terre ne se limite à son essence. Il y a plein de trucs qui ne servent à rien. C’est en voyageant, en se perdant qu’on peut avoir accès à tout ça.

Matthieu : Justement, vous avez pas mal voyagé ces derniers temps, aux États-Unis notamment, pour des émissions ou des tournées, à la découverte des musiques locales, blues, folk etc. Est-ce que cela vous a imprégné, est ce que cela a changé votre manière d’écrire ou de composer ?

Tété : Je crois que tous ces voyages aux Etats Unis c’est dans la continuité de pleins de choses. Ce que cela m’a permis de faire c’est de me décomplexer par rapport à eux je dirais. Moi je viens d’une petite ville dans le Nord-Est, c’est vrai que les musiciens français de ma génération ont ce complexe par rapport aux musiciens américains. M (Matthieu Chédid) a fait une chanson là-dessus, « Le Complexe du corn flakes ». C’est génial c’est d’aller là-bas, on se rencontre qu’il y a deux cultures. C’est-à-dire que si on va dans le Bordelais c’est normal que les gens savent de quoi ils parlent quand ils parlent de vin, puisqu’on en fait depuis quatre cents ans. Eh bien quand on va là-bas, quand on est dans la musique noire blues, ou la musique celtique ou la musique des Appalaches, eh bien les types le font bien parce que c’est leur culture. C’est ça que j’ai trouvé à leur contact. Après je crois que les États-Unis, c’est en gros comme avec tous les autres, il y a des gens avec qui on est en adéquation, d‘autres avec qui on l’est moins, mais comme dans la vie de tous les jours. Je crois que ce qu’il en reste, c’est que j’aime beaucoup leur art populaire.

Thierry  : La country ?

Tété : Il y a ça, mais c’est une lecture qui est beaucoup plus compliquée que ça. Quand je parle de leur culture, c’est leur cinéma, certaines séries, finalement leur manière de raconter des histoires. Ils ont un rapport au merveilleux qui est différent du notre. Ils appellent ça « larger than life ». Pour nous la vérité d’un personnage, c’est sa manière de s’inscrire dans un certain réel alors qu’eux c’est de le transcender et c’est de l’ouvrir. Il y a un rapport au rêve et à l’ailleurs qui est intéressant. Musicalement, le début de la suite c’est plutôt la découverte de l’Australie et de musiciens australiens, qui sont de la même extraction, il y a beaucoup de descendants de celtes, d’écossais, d’anglais. Mais ce sont des gens qui à vingt, vingt cinq ans ont digéré toute la musique folk, ont digéré le blues, et en font quelque chose de plus neuf qu’aux États-Unis, parce qu’aux Etats-Unis, ils sont très communautarisés dans leur manière de faire de l’art et de la musique. Les Irlandais font de la musique par et pour les irlandais… etc.. Sinon on appelle ça crossover. Le simple fait qu’il y a un mot pour ça. Alors qu’en Australie, la musique qui est jouée là-bas tient beaucoup plus du syncrétisme, comme le syncrétisme qu’il peut y avoir en religion. C’est-à-dire que les types prennent de la folk anglo-irlandaise, la mélange avec du blues, la mélange avec des cultures aborigènes. Ce que tout ça raconte, c’est un peu ce que m’a raconté la rencontre ave Keziah Jones, c’est-à-dire tu as le droit.

Thierry  : De prendre partout, de faire le mélange…

Tété : Exactement oui. Et de faire toi ton petit patchwork. Donc après ce sont des allers et retours, mais je crois que l’aventure n’est jamais aussi intéressante que quand on arrive à s’en faire son propre manteau.

Thierry  : J’avais envie que vous nous parliez, si vous connaissez bien sur de l’association 45 Tours. Comment c’est venu. Adrien est venu un jour, vous a contacté. Par ce qu’ils font un boulot formidable,  entre Kent, Mathieu Bogaerts, Piers Faccini, il y a plein plein de gens très intéressants. Moi tous les concerts que j’ai vus ont été vraiment formidables, il y a une humanité, un truc qui se passe à chaque fois. Donc vous abordez le truc comment, et comment vous avez eu envie.

Tété : En fait, moi il y a quelques mois, pour ne pas me perdre dans la tête que je suis un spécialiste des sous-intrigues, entre les deux albums, j’ai fait deux tournées à l’étranger. Sortant de cette grosse tournée avec 10 personnes dont je vous parlais, une tournée au Japon, une tournée à Tahiti, où je suis parti dans exactement la même configuration dans lequel je relève là, avec deux trois guitares avec lesquelles je suis arrivé, et mes deux sacs. Et ce que j’ai redécouvert, c’est la liberté, l’absence d’enjeux, de remettre la musique au centre et de remettre les gens au centre. A partir du moment où vous n’avez plus de salles de X personnes à remplir, vous avez moins de publicité à faire, et du coup quand vous êtes en tournée, vous vous remettez à lire le matin, vous vous remettez à pouvoir aller sur Internet trouver des plans de guitare pour travailler l’instrument, vous vous remettez à pouvoir écrire tous les jours. Il y a un moment donné, moi je suis rentré en France et je me suis dit « Bien t’as envie de quoi pour la suite », et c’est là où arrive Asso 45. C’est-à-dire qu’Olivier avec qui je travaille, qui organise mes concerts me dit « Bah moi je connais ce réseau là, je sais qu’Albin de La Simone l’a fait, que Mathieu Bogaerts l’a fait », et plein d’autres. Ce sont des gens que moi je croise depuis des années, par ce qu’on est à peu près de la même génération, on fait tout ça depuis 15 ans. Puis très rapidement on s’est dit bingo, par ce que comme je le disais tout à l’heure, ça fait sens, cet album là, de commencer à en faire le lit dans des endroits qui sont dédiés aux histoires, à une époque encore une fois où dès qu’on utilise des mots de plus de trois syllabes, on est un peu taxé d’élitisme. Dès qu’on fait un petit détour, on n’est pas très clair, on est un peu confusant, donc c’est moi qui suis cinglé.

Thierry : Bien merci de redonner du sens aux médiathèques

Tété : C’est vrai que c’est une espèce de dictature de l’immédiateté, qui ne s’applique pas à tout en fait, il faut aller avec son époque, il ne faut pas être passéiste, mais on ne peut pas attendre d’un raisin qu’il fasse aussi lave-vaisselle, ca ne marchera pas.

Matthieu  : Juste quelques mots sur votre façon d’écrire, vous écrivez et vous composez, est ce que c’est la musique qui vient d’abord, est ce que c’est le texte qui vient d’abord. Comment ça se passe ?

Tété : À la base pour l’écriture, c’est la musique qui vient d’abord, mais par ce que je viens d’une musique anglophone, anglo-saxonne au niveau de mes références, et je suis autodidacte. Après ça donne des textes avec un petit côté asymétrique par ce qu’en fait on va suivre la mélodie. Une autre manière d’écrire c’est de commencer par le texte, mais quand tu fais ça, tu t’enfermes plus dans des schémas huit pieds, six pieds ou douze pieds, ce qui fait que tu as des textes qui sont beaucoup plus symétriques, et beaucoup plus linéaires. C’est pour ça qu’un mec comme Brassens, dont j’adore l’écriture, il y a quatre cinq chansons qui émergent du répertoire, mais il y a quand même quelque chose qui revient. Ce qui est bien c’est le texte, et après il n’y a pas douze manières d’habiller une mélodie en huit pieds. Donc j’aime bien faire les deux pour casser un peu la routine. En termes de ce qui m’a été le plus bénéfique cette année, à part le fait d’écrire le plus régulièrement possible pour garder le muscle actif, et puis de lire pour renouveler l’envie et les idées, c’est de travailler avec des rappeurs. J’ai collaboré avec Leeroy, dont l’album sort aujourd’hui d’ailleurs, je collabore avec Féfé, je collabore avec Oxmo Puccino. C’est une manière totalement différente d’envisager l’écriture, c’est-à-dire qu’en pop, en chanson, j’allais dire on, en tout cas moi, pour mes morceaux, on attend d’être frappé par la « grâce » , il faut que le texte s’écrive d’un coup. C’est finalement une manière assez vieillotte d’envisager la création et l’écriture. En hip-hop, je trouve qu’il y a un truc qu’est ultra décomplexé, et qu’est très cinématographique en fait, c’est à dire que dès le début tu te dis « Bon de quoi ça va parler, comment on va en parler, quel angle on va utiliser », et à partir de là, il y a ce présupposé qu’on va partir d’un point A pour arriver à un point B, ce qui est le fondement d’une chanson à la base : on raconte une histoire puis on arrête quelque part. Puis là où ça devient intéressant c’est que celui qui prend le premier couplet joue tel personnage, on part du principe que celui qui fait le second couplet va prendre tel autre personnage, mais on revient aux fondamentaux du métier, c’est-à-dire que ce n’est pas tant une histoire qu’on raconte, c’est d’où on la raconte en fait. Après il y a tout le travail de nuages de mots. On a la chance d’avoir une langue où il y a quinze manières de désigner un cahier, une table. C’est ça qui fait la richesse des textes. Ça m’a fait beaucoup progressé, et de manière générale pour élargir  un peu, je dirais que c’est ça l’intérêt de cette décroissance là, il est beaucoup plus facile de croiser l’autre, de passer du temps avec lui, c’est une autre manière de travailler.

 

 

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Tété à Murs-Erigné avec une équipe de bibliothécaires-groupies

 

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